Peux-tu te présenter ?
Pascaline, je suis assistante de service social diplômée depuis 1 mois et diététicienne-nutritionniste depuis 12 ans. J’ai eu un parcours professionnel atypique et riche en rebondissements, questionnements, doutes, désillusions mais j’ai toujours persévéré, même quand c’était difficile. Après l’obtention de mon BTS Diététique en 2008, j’ai travaillé dans l’animation car je ne trouvais pas de travail dans ma région en Aquitaine. J’avais découvert pendant mes stages hospitaliers la profession d’infirmière et j’ai eu le concours en 2011. Ces années d’études à l’IFSI ont été riches, passionnantes mais éprouvantes et stressantes, autant physiquement que psychiquement. L’ambiance hospitalière, certains encadrants, la pression, le manque de moyens, de matériel, ont été les gros points noirs de cette formation pour un métier pourtant si beau. J’ai arrêté la formation en cours et j’ai eu le diplôme d’aide-soignante par équivalence. J’ai travaillé en EHPAD puis je suis retournée dans l’animation dans un centre social et culturel de Bordeaux. J’ai rencontré des travailleurs sociaux et me suis intéressée à la profession d’assistant de service social. J’ai donc passé le concours et réalisé 3 ans d’études. La formation m’a beaucoup plu car elle est dense et m’a apporté des savoirs nouveaux comme la sociologie, l’anthropologie, le droit, la famille, l’éducation, l’éthique, le diagnostic d’un territoire.
Qu’est-ce qui t’a amené à te dire qu’il était temps pour toi de te reconvertir ?
Je travaillais dans l’animation à temps partiel et j’en avais fait le tour. Ensuite, en tant que soignante, j’ai compris que je ne voulais pas travailler à l’hôpital. Je voulais travailler dans le secteur médico-social par exemple au Samu Social ou dans un Institut Médico Educatif (IME) car j’en avais fait l’expérience lors de stages et j’avais adoré. Malheureusement, il fallait que je fasse encore des stages techniques pour la 3ème année d’études et je n’en avais plus l’envie ni la force.
Comment as-tu procédé pour trouver le métier qui te correspond désormais ?
J’ai travaillé dans l’animation et me suis inscrite à Pôle Emploi où j’ai fait un bilan de compétences et une aide à l’orientation professionnelle. Cela s’appelait Cap Projet il me semble. J’y allais deux fois par semaine pendant 3 h, on était un petit groupe de 10 personnes et on faisait des ateliers animés par une psychologue (métier idéal, test de personnalité, débouchés…). J’avais plusieurs idées de métier, et c’est celui d’assistant de service social qui a retenu mon attention. J’ai donc passé le concours dans l’année et l’ai réussi.
Qu’est-ce qui t’a fait réaliser que ce métier te convient ?
Mes stages où je me suis sentie dans mon élément, autant variés les uns que les autres. J’ai eu l’impression que cette profession était la réunion de toutes les autres (animatrice, diététicienne et aide-soignante) car c’était un métier humain, de contact avec des valeurs auxquelles j’adhérais comme la bienveillance, le respect, l’empathie, la tolérance, la citoyenneté. Le rythme de travail et les horaires me conviennent, c’est également une profession où le chômage est peu présent, ce qui est un atout au vu du contexte sociétal. Moi qui trouvais mon parcours pro insensé, j’ai enfin vu qu’il ne l’était pas du tout au contraire. Je m’étais toujours intéressée au social même dans mes études précédentes (réalisation de mon Mémoire de BTS Diététique sur l’alimentation de la femme enceinte en situation précaire).
Quelles sont d’après toi les points clés pour réussir une reconversion ?
Je dirais avant tout la motivation et la détermination car la route peut être difficile et source de questionnements et de doutes. Ensuite, la question financière est bien présente car c’est un projet à long terme. Pôle Emploi propose des solutions, mais il y a également le Compte Personnel de Formation à utiliser, ou bien l’entourage familial quand c’est possible évidemment. Enfin, il faut bien se renseigner sur la profession et rencontrer plusieurs professionnels afin de savoir dans quoi on embarque. Réaliser un stage d’observation peut aider.
Comment as-tu fait pour te faire confiance et garder ta détermination ?
Ce n’était pas évident. J’ai traversé de grosses périodes de découragements, de ras-le-bol et de remise en questions. J’ai eu la chance d’avoir fait de belles rencontres professionnelles et personnelles, ainsi que des parents et des amis présents et formidables.
Quel souvenir gardes-tu de cette période durant laquelle tu as défini ton projet professionnel ?
C’était une période pas tellement évidente car je ne savais pas vraiment où j’allais, d’autant plus qu’il y avait un concours à passer sans aucune certitude d’être prise ! J’avais quand même mon travail d’animatice socioculturelle, mes collègues bienveillants et ma famille. J’ai rencontré une fille à Cap Projet qui elle était monitrice éducatrice en reconversion, on s’est beaucoup soutenues pendant cette période ! (Dédicace Marion;) )
Avec le recul, que te dis-tu sur ton parcours et sur ce choix d’orientation ?
Ce fut un parcours long, compliqué, mouvementé, angoissant mais riche !!! Je ne regrette absolument pas tous mes choix, au contraire, ils font la professionnelle que je suis et j’en suis ravie. De plus, comme je suis toujours restée dans le domaine Santé/Social, j’ai des connaissances et des expériences élargies qui me sont utiles au quotidien.
Aujourd’hui, où es-tu dans ta vie professionnelle ?
Aujourd’hui, je travaille comme assistante sociale et je monte en parallèle un projet de Diététicienne en libéral. En effet, j’ai davantage confiance en moi qu’il y a 10 ans et la diététique est de plus en plus reconnue (même si le chemin est encore long et qu’il y a beaucoup de charlatans malheureusement).
S’il y avait une chose à retenir de ton témoignage pour aider les personnes qui se questionnent comme toi il y a quelques temps, quelle serait-elle ?
Je leur dirai de suivre leurs rêves, peu importe la distance et ce que les autres en disent. Et de ne pas se mettre la pression. Il faut plutôt la boire ah ah ! (avec modération bien-sûr).